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Lucette était dans l’apothéose de sa jeunesse, de sa fraîcheur, de sa beauté. Elle invitait au désir le plus ardent. Les scènes recommençaient sans cesse et chaque fois que la cravache se levait, un tremblement agitait son corps, et elle l’offrait ce corps, elle en laissait découvrir les endroits sur lesquels l’arme cinglante devait agir.
L’épouse au fouet, un sujet admirable pour un de ces peintres licencieux qui savent faire ressortir les perfections et les formes d’un corps de femme dépouillé de tous ses vêtements qu’on flagelle rageusement.
Flageller l’être aimé, c’est vouloir le dominer et lui imposer un éternel esclavage. Celui ou celle qui est l’objet de cette flagellation subit de la sorte un châtiment qu’il demande, qu’il accepte ou qu’il redoute.
La flagellation est une pénitence. Et il n’est pas surprenant de voir certains de ces martyrs la désirer et la provoquer, car l’amour qu’ils ont dans le cœur et la surexcitation de leurs sens les aide à supporter cette douleur qui atteint, suivant les cas, à une volupté rare et étrange.
En amour, les coups sont-ils une sorte de mignardise ?
Tous les poètes élégiaques latins se reprochent d’avoir battu et maltraité leurs maîtresses, ou se louent d’avoir été frappés par elles.
- Je ne suis pas votre amant, Lucette, je suis votre maître. Je vous aime… je vous aime…
- Battez-moi, châtiez ce corps qui ne m’appartiens plus.
Et si c’était ainsi le renouvellement de leurs joies différentes et de leur amour ?